Emploi : le durcissement des contrôles des jeunes

Depuis le début de cette semaine, les jeunes qui sont sortis de l’enseignement en 2013 sont contrôlés par l’Onem alors qu’ils ne touchent pas encore d’allocations d’insertion. Si ce contrôle semble normal pour beaucoup, il s’agit d’un « drame social » pour Pedro Rodriguez, responsable national des travailleurs sans emplois à la CSC.

Interviewé par Le Vif, Pedro Rodiguez s’explique : « Nous sommes dans un contexte économique où l’emploi est si rare. On parle d’un emploi pour 40 chercheurs. Dès lors pour la CSC durcir le contrôle des jeunes, dans un contexte où la création d’emplois est en panne, est contreproductif. Une étude Dynam montre qu’en 2012-2013, ce sont quelque 25.000 emplois qui sont passés à la trappe ». 

Pour le responsable national des travailleurs sans emplois à la CSC, il faut une « réévaluation de ce système qui éloigne les personnes du marché du travail et surtout mettre ce système en adéquation avec le marché de l’emploi actuel et la disponibilité des postes vacants ».

La procédure de contrôle pour les jeunes

Dans les grandes lignes, la procédure mise en place aujourd’hui par l’Onem pour contrôler les jeunes qui se trouvent en stage d’insertion (l’ancien stage d’attente) et qui ne touchent encore aucune allocation se passe comme suit : Après 7 mois de stage d’insertion, les jeunes sont conviés à un entretien avec l’Onem dans le but de les prendre en charge et d’éviter une sorte d’enlisement dans le chômage.

Dès ce premier entretien, le jeune pourra être sanctionné s’il ne parvient pas à démontrer suffisamment d’implication dans sa recherche d’emploi alors qu’avant, il fallait attendre un second entretien, 4 mois plus tard, pour risquer une sanction.

Le problème qui se pose pour Pedro Rodriguez, c’est que sur base de l’année dernière, près de 50% des jeunes pourraient subir un entretien négatif, ce qui pourrait correspondre à 15.000 jeunes qui perdraient leurs droits au plan Activa et aux autres aides à l’emploi.

Des allocations repoussées ou supprimées

Comme les jeunes qui se trouvent toujours en stage d’insertion ne touchent pas de chômage, la sanction pourrait se caractériser par un allongement de la durée du stage d’insertion. Pour les autres, il pourrait s’agir purement et simplement d’une suppression de l’allocation d’insertion!

Pour la CSC, plus de 50.000 personnes pourraient être touchées par ces nouveaux contrôles plus poussés.