Une aide financière à l’embauche est proposée par le Conseil économique, social et environnemental pour accompagner les salariés de 57 ans et plus jusqu’à l’acquisition des droits à retraite à taux plein.
Le nombre de demandeurs d’emploi de plus de 50 ans de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité, est en augmentation de 0,4 % sur un an, selon un rapport de la Cese. En dépit des différentes mesures prises en faveur de l’embauche des séniors, notamment les réformes des retraites successives et la suppression des préretraites, les chiffres continuent de grimper et les entreprises de préférer des profils plus jeunes.
Selon les statistiques, le taux d’emploi chez les 55-64 ans a gagné plus de 12 points entre le premier trimestre 2009 et le second trimestre 2017. Cette embellie croissante s’est toutefois heurtée à la frilosité du marché de l’emploi qui a entrainé une nette augmentation des demandeurs d’emploi, réduisant à seulement deux points l’écart du taux de chômage avec celui de la tranche d’âges 25-49 ans.
Dans son avis sur l’emploi des seniors, cet organe consultatif explique que si le taux d’emploi chez les seniors a progressé, le nombre de demandeurs d’emploi a toutefois augmenté sensiblement ces dernières années, réduisant à seulement deux points l’écart de leur taux de chômage avec celui des 25-49 ans. Autre phénomène inquiétant : la surreprésentation des séniors parmi les chômeurs de longue durée qui représentent plus de 60 %, contre moins de 50 % chez les 39-40 ans.
Marginalisation
En France, la faiblesse du taux d’embauche des seniors demeure particulièrement marquée même si le phénomène se retrouve dans tous les pays de l’OCDE. Et pour cause ? La proportion des salariés de 55 à 64 ans de moins d’un an d’ancienneté n’est que de 5,5 % dans les entreprises par rapport à la totalité du salariat.
Conscient des difficultés que rencontrent les seniors sur le marché du travail, le Cese a émis plusieurs recommandations visant à favoriser leur retour et leur maintien dans l’emploi. Parmi celles-ci : la création d’une aide financière aux entreprises en cas d’embauche d’un salarié de 57 ans et plus « jusqu’à l’acquisition des droits à retraite à taux plein ».
Le Conseil reste en revanche circonspect sur les ruptures conventionnelles individuelles des seniors et préconise une évaluation de leur impact contre le risque d’un « ciblage inapproprié » des nouvelles ruptures conventionnelles collectives, des départs négociés qui sont d’usage pour les cadres supérieurs, afin de ne pas obérer les comptes publics et l’assurance chômage.